De Molinaseca à Cacabelos
34ème étape de 23 kms de Molinaseca à Cacabelos
Hébergement à l’hôtel Bar La Gallega à Cacabelos
Lever 6 H, il pleut déjà. Pas de petit déjeuner (desayunos) dans la rue piétonne, mais dans la rue principale, une dame ouvre son bar. Comme nous approchons, je lui montre la façade qui est taguée.
Apparemment c’est récent, mais elle ne semble pas trop surprise. Peut-être des représailles à une ouverture aussi matinale car elle est la seule à ouvrir à 7 H.
En sortant reprise des ponchos et couvre-sacs. Nous marchons le long de la route jusqu’à la sortie de Molinaseca et passons devant l’albergue des copains. Ils doivent déjà être partis.
Le chemin nous fait suivre très longtemps la route nationale. En arrivant dans les faubourgs de Ponferrada, le chemin oblique à l’intérieur des terres.
Nous devons faire le tour des faubourgs avant d’entrer véritablement dans la ville. Nous longeons des remparts surplombés d’une tour, le château des templiers, pour arriver à la petite placette de la Encina.
Partout des références aux templiers. La basilique « Nuestra Señora de la Encina » porte aussi la croix des templiers.
En passant sous la tour de l’horloge, nous accédons à la place principale face à la statue du Barquillero. Statue de bronze représentant un personnage cher à la ville Pépé Cortès surnommé « le gaufreur » qui était un marchand ambulant de Parada de Sil.
Sur notre droite, le grand bâtiment de la mairie (ayuntamiento) avec une façade baroque en pierre.
On nous indique une pharmacie (depuis quelques jours nous visitons beaucoup de pharmacies) et un distributeur dans la grand’rue dans le prolongement de cette place.
Après nos emplettes, retour vers la placette où nous décidons de prendre une boisson chaude où d’ailleurs nous retrouvons nos bretons Brigitte et Patrick. Puis départ, il ne faut pas traîner car nous ne sommes pas au mieux de notre forme tous les deux.
Ponferrada est une ville assez importante qui mérite sûrement d’y passer plus de temps. La signalétique pour le chemin est particulièrement soignée : une grande flèche et une grande coquille de couleur dorée sur les façades.
La sortie se fait par de nouveaux faubourgs, des écoles, des maisons cossues et au milieu une petite église que nous devons contourner : l’ermitage de la Santa Maria de Compostilla.
Petite pause près de l’église Ermita San Blas y San Roque de Columbrianos, où nous avons la chance d’avoir de beaux cerisiers à portée de main. Nous en profitons pour faire une provision.
Le temps s’est remis, à midi nous nous arrêtons à Camponaraya sur un banc pour notre repas.
Depuis Ponferrada nous suivons la route nationale, souvent doublés par des voitures, pas vraiment agréable. Dans les champs, une dame âgée travaille comme au temps passé, pas de machine mais des fourches et outils en bois. Plus loin, un camion enlève avec une grosse grue à pinces une masse informe. Il s’agit de la carcasse d’une vache morte, impressionnant cette manière de faire.
Dernière longue route pour arriver à Cacabelos, les genoux d’Andrée la font souffrir de plus en plus. Nous passons au dessus de l’autoroute et doublons une jeune fille qui a l’air très mal en point, elle se traîne mais ne semble pas vouloir engager la conversation.
Le chemin se poursuit entre les vignes, de temps en temps nous nous retournons pour vérifier que la jeune fille suit toujours. Une voiture de police nous double, ça nous rassure un peu pour la jeune fille. Enfin nous arrivons sur quelques maisons, l’entrée du village ?? Non, le chemin se poursuit bien au-delà et ne semble pas finir. Le pire c’est qu’il se met à pluviner. Je m’inquiète pas de village en vue. J’accélère le pas et enfin en haut d’une butte, j’aperçois Cacabelos en contrebas. J’attends Andrée qui me rejoint péniblement. Petite pause à l’entrée du village.
Avant de s’engager dans la rue principale, nous passons devant une petite maison plus ou moins abandonnée sur laquelle une pancarte où figurent des noms de pèlerins passés en Avril de cette année. Curieusement un même nom, même orthographe que le nôtre, souvenir du passage d’un lointain parent de Bruges !!
Nous voilà enfin à l’hôtel, où nous pouvons encore prendre le repas de midi, un plat de spaghetti bolognaise bien réconfortant servi par une jeune dame qui parle très bien le français. Elle est née en France et y a vécu jusque l’âge de 17 ans, ce sera plus pratique pour discuter et nous en aurons bien besoin par la suite.
Le beau temps revenu vers midi est redevenu tout gris, il est 17 h. Après un léger repos, nous partons visiter le village. Un coup d’oeil à l’église Santa Maria de la Plaza aux nombreuses statues, San Antoine, le pèlerin, la vierge de l’Assomption, et vierge à l’enfant en pierre.
Mais pour ne pas trop fatiguer les genoux d’Andrée, nous rentrons vite à l’hôtel après notre passage habituel à la pharmacie.
Au repas du soir Menu pèlerin, salade composée, 1 steack au filet à la plancha et des pommes de terre en rondelles passées à la friture, un gâteau de santiago pour Andrée et un caillé pour moi.
Nous engageons la conversation avec nos voisins de table de Vichy, ils sont partis du Puy en Velay depuis le 14 avril. Puis nous allons préparer nos sacs pour le lendemain.
Pour soulager Andrée, nous allons tester le portage de son sac. Je téléphone au service et j’arrive à me faire comprendre. Le coût est de 7 €. Problème de ce système, il faut être sûr du prochain hébergement afin que le sac puisse y être déposé.
A El Acebo, nous profitons d’un arrêt pour nous rafraîchir car il fait chaud. Par la même occasion réserver une chambre à l’hôtel El Palacio de Molinaseca et annuler la réservation faite la veille dans le prochain village, dommage car cette pension est tenue par une charmante dame qui parle admirablement le français. Encore 9 kms et toujours la descente raide jusque Riago de Ambros.
Après ce village le chemin se durcit. Il passe en contrebas de la route et devient rocheux mais des roches irrégulières et relativement lisses. Il semble interminable. Enfin nous retrouvons un chemin de terre et de pierrailles.
Nous sommes suivis de près par un groupe de touristes, des espagnol(e)s qui font leur promenade dominicale aperçus à la sortie de Riago descendre d’un bus.
Le problème est qu’ils sont bruyants, Andrée fatiguée a beaucoup de mal à supporter leurs jacasseries. Le village de Molinaseca nous paraît de plus en plus loin. Sous la chaleur, il nous faut descendre, remonter, tourner à gauche, virer à droite, ça n’en finit pas.
Quand enfin nous entamons une montée qui paraît être la dernière, je dois attendre Andrée qui peine de plus en plus.
Lorsqu’elle me rejoint, elle est sur le point de défaillir. Elle doit s’asseoir. Je la fais boire et manger un sucre et un abricot sec. La fatigue, la chaleur, les espagnols peut-être mais je crois surtout qu’elle a une grosse fringale. Ce midi elle a négligé de s’alimenter correctement se contentant d’une poignée de raisins sec set une barre de céréales, de loin insuffisant. Mais elle récupère et nous pouvons repartir.
Molinaseca est à nos pieds (et les espagnol(e)s loin devant).
Le village est là juste après le pont, sur l’autre rive se trouve un bar plein de monde en terrasse. Nous allons y prendre notre déjeuner et retrouvons nos australiens Yan et Suzy au bord de l’eau. De l’autre côté de la rivière, le jeune d’Honduras rencontré à Bercianos lézarde au soleil, il semble avoir changé de copine. Son pèlerinage est fait de découvertes dans tous les domaines.
Nous allons prendre possession de notre chambre à l’hôtel El Palacio juste à côté. Il est assez luxueux. Douches et repos bien mérités.
Les auvergnats nous appellent pour les rejoindre sur la terrasse. Il est déjà 17 H 30. Nous les accompagnons faire le tour du village, une seule rue essentiellement commerçante. Parfaite pour les courses. Ensemble nous recherchons où prendre le petit déjeuner du lendemain. Pas de chance, tous les bars ouvrent tardivement.
Nous profitons de cette belle journée pour manger en terrasse avec les copains qui eux sont logés à la sortie du village.
La journée a été particulièrement fatigante, 25kms de montagne et une descente interminable pour finir. Mais néanmoins, nous sommes contents car la carte montre qu’il ne nous reste plus que 200 kms à parcourir.
